A la fin du XVIème siècle
À la fin du XVIème siècle, l’univers s’élargit, la vision du monde change, un nouveau regard est porté sur l’homme.
Le Concile de Trente vient de se terminer. Un important mouvement de renaissance spirituelle traverse l’Église.
Dans le duché de Lorraine, alors indépendant de la France, se vivent des temps difficiles : corruption des mœurs, injustices sociales, misère, guerres interminables, famines, épidémies, guerres de religion, ignorance et misère morale du clergé et des religieux, populations à l’abandon…
A Noël 1597, dans l’église de Mattaincourt dans le département des Vosges, au cours de la messe de minuit célébrée par Pierre Fourier, Alix, qui a 21 ans, se consacre à Dieu avec quatre compagnes. C’est le début de la Congrégation.
Une intuition
En cette fin de siècle, l’instruction des filles est pratiquement inexistante. Pierre Fourier et Alix Le Clerc, conscients de cette urgence, veulent instruire gratuitement les petite filles tant pauvres que riches. Un projet révolutionnaire à l’époque !
Leur objectif : une véritable promotion de la femme, en vue de transformer la société.
Ainsi, en 1598, la première école gratuite pour les filles s’ouvre à Poussay près de Mattaincourt. Dans le même temps, Pierre Fourier travaille à la rédaction des Constitutions de la nouvelle Congrégation. En 1616, il obtient de Rome son approbation. En 1628, les sœurs de la Congrégation Notre-Dame prennent le nom de Chanoinesses de Saint-Augustin, pour être reconnues de vie apostolique.
«Notre but est de dresser des écoles publiques et y enseigner gratuitement les filles à lire, à écrire, à besogner de l’aiguille, et l’instruction chrétienne».
Intuitions pédagogiques de Saint Pierre Fourier et Alix Le Clerc
Son développement
Moins d’un siècle plus tard, 80 maisons, en Lorraine, en France et dans quelques pays voisins ! Autour de chaque école s’ouvre un monastère. Les sœurs y vivent en communauté, tenues aux règles strictes qui gèrent alors les couvents de femmes.
Chaque monastère est autonome mais tous vivent en grande union, se soutenant dans le besoin, et vivant une véritable entraide mutuelle.
Malgré les épreuves liées à l’histoire, guerres, persécutions…, les religieuses, dispersées à plusieurs reprises, se réfugient dans d’autres pays où elles poursuivent leur mission à travers l’œuvre d’éducation.
Au début du XXème siècle, certains monastères se fédèrent, d’autres se constituent en Unions. En 1963, les maisons des 2 grandes Unions n’en font plus qu’une seule, l’actuelle Congrégation Notre-Dame.
Après Vatican II, l’ouverture au monde, demandée par le Concile, amène la Congrégation à chercher de nouvelles réponses, adaptées aux lieux où elle est présente et aux besoins des personnes concernées. De petites communautés essaiment un peu partout, et la vie religieuse se trouve modifiée dans sa forme.
Soeur Cécile MARION, Supérieure générale de la Congrégation, accompagnée de ses conseillères.
Aujourd’hui …
Fidèles aux intuitions de leur origine, convaincues que chaque personne porte un trésor : le mystère de Dieu en elle, les sœurs de la Congrégation Notre Dame essaient de répondre aux urgences de leur temps en vivant leur vocation religieuse avec joie et paix et en marchant ensemble avec les pauvres.
Partout où elles se trouvent, elles cherchent à travailler au développement et à la croissance de la personne, à travers l’éducation et la formation, à tous les niveaux, selon les pays. Par quels moyens ?
– l’éducation populaire
– l’éducation de la foi
– l’éducation à la justice
– l’engagement auprès des pauvres.
Envoyées par la Congrégation, elles vivent à plusieurs en « fraternité ».
– la vie commune au quotidien
– la mission de chacune et du groupe
– la prière personnelle et communautaire.
Son fonctionnement
L’unité des sœurs entre elles, la réflexion et le discernement des projets sont assurés :
– dans chaque pays, par une équipe de sœurs élues pour ce service,
– au niveau international, par une équipe élue pour 6 ans par le Chapitre Général, au service de l’ensemble de la Congrégation.
Ses orientations
Les orientations retenues lors du Chapître de janvier 2022 montrent la volonté de réaffirmer la priorité de la mission éducative de la Congrégation et la prise en compte de la situation actuelle au sein de la Congrégation et dans la société par :
– le partage du charisme avec tous. A ce titre, la Congrégation veut rédiger et promouvoir un Pacte éducatif qui lui serait propre en référence à celui écrit par le Pape François.
– la formation, initiale et permanente, des sœurs de la Congrégation.
– la nécessité de l’intergénérationnel entre les sœurs aînées présentes essentiellement en Europe et celles plus jeunes présentes en Asie et en Afrique.
– le soin de la Maison Commune. A cette orientation se rattache le double engagement de la Congrégation en faveur de Laudato Si et contre les abus et les formes d’emprise.
Que ce soit dans leur groupe de vie fraternelle, à l’échelle de leur pays ou au niveau international, toutes les sœurs sont responsables de l’unité de la Congrégation et des chemins à suivre. C’est ensemble qu’elles participent, autant qu’il est possible, à l’élaboration des décisions.